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Épauler, représenter, défendre autrement dans l’enseignement privé sous contrat

ES n°283 – Histoire de la formation des maîtres

Ce dossier est réalisé par D. GENGENBACH (commission formation)

1808 : sous le  premier Empire, le décret du 17 mars 1808 portant organisation de l'Université prévoyait la constitution de « classes normales » au sein de lycées ou de collèges « destinées à former des maîtres pour les écoles primaires ».

1883 :  loi Guizot sur l'instruction primaire. Tout citoyen âgé de 18 ans peut fonder, entretenir et diriger tout établissement quelconque d’instruction primaire s’il obtient un certificat de « bonne vie et mœurs » et un brevet de capacité obtenu après examen. L’article 12 de cette loi prévoit que les instituteurs recevront un logement convenablement disposé pour servir d’habitation et pour recevoir des élèves. Les instituteurs recevront aussi un traitement fixe de 200 francs minimum pour une école primaire élémentaire et de 400 francs pour une école primaire supérieure. Création souhaitée d’une école dans chaque commune et d’une école normale dans chaque département afin de former les instituteurs.

1879 : loi scolaire de Jules Ferry. La loi Jules Ferry (1879) institue l’enseignement primaire obligatoire laïque et gratuit pour tous les garçons et les filles. La loi Paul Bert, dans la foulée, oblige chaque département à disposer d’une école normale primaire de garçons pour les élèves instituteurs et d’une école normale de filles pour les élèves institutrices.

1882 : apparition des premiers programmes. L’enseignement primaire comprend :

  • l’instruction morale et civique ;
  • la lecture et l’écriture ;
  • la langue et les éléments de la littérature française ;
  • la géographie, particulièrement celle de la France ;
  • l’histoire, particulièrement celle de la France jusqu’à nos jours ;
  • quelques notions usuelles de droit et d’économie politique ;
  • les éléments des sciences naturelles physiques et mathématiques ;
  • leurs applications à l’agriculture, à l’hygiène, aux arts industriels, travaux manuels et usage des outils des principaux métiers ;
  • les éléments du dessin, du modelage et de la musique ;
  • la gymnastique ;
  • pour les garçons, les exercices militaires ;
  • pour les filles, les travaux à l’aiguille.

1905 : la loi de séparation des Églises et de l’État. Cette loi amorce un tournant. Les premiers concours pour recruter les futurs instituteurs et institutrices apparaissent. Les candidats devaient avoir le certificat d’études primaires (CEP) puis, par la suite, le brevet élémentaire (BE). Après trois ans de formation, ils devaient réussir le brevet de capacité pour l’enseignement primaire qui leur donnait le statut de stagiaire permettant d’obtenir leur certificat d’aptitude pédagogique (CAP).
Toutefois, il fallait plus d’instits que de lauréats du concours ! La majorité des enseignants recrutés en dehors du cadre des écoles normales l’étaient sans formation initiale bien que devant posséder le brevet élémentaire : ils avaient le statut de remplaçant avec la précarité allant de pair (auxiliaires révocables à tout moment). L’obtention du CAP et leur titularisation prenait plusieurs années.

1923 : première évolution avec l’arrêté de février 1923 « l’idéal de l’école primaire n’est pas d’enseigner beaucoup mais d’enseigner bien ». La priorité est donnée au jugement et à la réflexion. Autrement dit, chaque exercice doit être organisé pour faire réfléchir l’élève. Les programmes initiés en 1882 sont simplifiés et visent à être plus utilitaires. Un abaissement du volume horaire est également prévu.

1938 :  avec le Front populaire, une attention particulière est portée au bien-être de l’enfant et au fait d’éviter le surmenage scolaire : le travail personnel hors école est limité. Le contenu des programmes devient plus pointu et le travail en groupe recommandé pour faciliter l’acquisition de compétences sociétales.

Le régime de Vichy (1940–1944). Il prévoit le recrutement des futurs maîtres parmi les élèves aptes à poursuivre des études à partir de la Seconde. Les trois années de formation sont celles qui sont sanctionnées par l’obtention du baccalauréat suivi d’un stage dans un institut pédagogique.

À la libération, les écoles normales sont rétablies. En fin de troisième, il y a un concours d’entrée difficile et sélectif pour les écoles normales primaires de garçons et de filles. Les admis : élèves-maîtres et élèves-maîtresses suivent une formation de quatre ans incluant le baccalauréat dont les deux premières années se font en internat. La quatrième année comprend des stages en école primaire et est sanctionnée par le certificat de fin d’études normales (CFEN). Ce certificat leur permettait d’être nommé instituteur ou institutrice stagiaire. Une inspection en fin de premier trimestre permettait d’obtenir le certificat d’aptitude pédagogique, le fameux CAP.

1956 : une circulaire supprime les devoirs à la maison qui sont néfastes à la santé de l’enfant. Ils doivent être faits en classe. Les programmes sont allégés en conséquence ! Un allègement de l’emploi du temps doit permettre la réalisation des devoirs sur temps scolaire.

1960 : une circulaire donne la priorité́ à l’enseignement du français et du calcul. L’objectif est de combler les lacunes que possèdent les élèves qui sortent du primaire. L’accent est donc donné à la lecture, à la grammaire, à l’orthographe, à la rédaction ainsi qu’au calcul. Pour cela, la circulaire recommande aux enseignants de réaliser des exercices pour consolider ces enseignements.

1969 : le recrutement se fait après le baccalauréat et la formation dure deux ans dans les écoles normales.

1975 : loi Haby : création du collège unique. En primaire, la matière « éveil » regroupe et remplace l’histoire, la géographie et les sciences sans programme précis. La liberté est laissée aux enseignants.

1977 : un arrêté fixe la durée hebdomadaire de la scolarité́ pour le cycle préparatoire (CP) qui est abaissée à 27 heures au lieu de 30.

1978 : un arrêté fixe la durée hebdomadaire pour les élèves du cycle élémentaire (CE1 et CE2) à 27h00 au lieu de 30.

1980 : un arrêté fixe la durée hebdomadaire pour les élèves du cycle moyen (CM) à 27h00 au lieu de 30.

1989 : Le Conseil national des programmes est créé́. Cette instance est chargée de donner son avis ou d’émettre des propositions sur les programmes scolaires. Création de trois cycles en primaire :

  • Cycle 1 : maternelles (PS/MS/GS)
  • Cycle 2 : (CP/CE1)
  • Cycle 3 : (CE2/CM1/CM2)

Des objectifs sont définis pour chacun des 3 cycles, dans les différentes disciplines d’enseignement, et déclinés en compétences à travailler avec les élèves. C’est la somme des acquisitions de compétences qui permet de déclarer un objectif atteint ou non en termes d’apprentissage. Ces objectifs doivent être atteints non plus à la fin d’une année scolaire, comme auparavant, mais en fin de cycle.

Loi Jospin d’orientation et d’éducation :  IUFM

Création des instituts de formation des maîtres (IUFM) dans chaque académie. Ils remplacent les écoles normales, les centres pédagogiques régionaux (CPR, formation des professeurs de collèges et lycées) et les écoles normales nationales d’apprentissage (ENNA, formation des professeurs de lycées professionnels).

Les instituteurs et institutrices deviennent professeurs des écoles. Une augmentation de salaire conséquente vient remplacer la suppression de la gratuité du logement communal. Le recrutement se fait après la licence et la formation dure deux ans.

C’est aussi la fin de la retraite à 55 ans.

1991 : apparition du livret scolaire, outil de liaison d’un cycle à l’autre.

1995 : la durée hebdomadaire passe de 27 à 26 heures en maternelle et primaire.

2005 : Le socle commun

Organisation des apprentissages en quatre cycles :

  • apprentissages premiers : maternelle de petite à grande section ;
  • apprentissages fondamentaux (CP/CE1/CE2) ;
  • cycle de consolidation (CM1, CM2, 6e) ;
  • cycle des approfondissements (5e, 4e, 3e) .

La loi vise à garantir à chaque élève l’acquisition d’un socle commun qui tient en sept compétences :

  • maîtrise de la langue française ;
  • pratique d’une langue vivante étrangère ;
  • principaux éléments de mathématiques, de la culture scientifique et technologique ;
  • maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication ;
  • culture humaniste ;
  • compétences sociales et civiques ;
  • autonomie et initiative.

Loi Fillon d'orientation et de programme pour l'avenir de l'École.                                                                             

Projet de modernisation de l’école qui modifie le Code de l’éducation :

  • élever le niveau de formation des élèves ;
  • donner à tous les mêmes chances ;
  • améliorer l’enseignement des langues ;
  • favoriser l’insertion professionnelle.

Le statut de l’IUFM passe de celui d’établissements publics à caractère administratif (EPA) à celui d’école interne à l’université de rattachement. Les IUFM ne sont plus indépendants.

2008 : le concours exige d’avoir le niveau master (BAC + 5). Il se passe en fin de deuxième année de master. Intégration des IUFM aux universités. Les instituts sont désormais des composantes à part entière de leur université de rattachement.

2013 : création des ESPE avec la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République. Les IUFM sont remplacés par les écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE). Ces nouvelles écoles assurent la formation initiale et continue des enseignants sous la responsabilité conjointe du rectorat et de l’université.
Les enseignants suivent une année de Master 1 à l’ESPE et une année de Master 2 en alternance entre le statut d’étudiant au sein de l’ESPE et le statut de fonctionnaire-stagiaire exerçant en classe.

2016 : nouveau socle commun :

  • les langages pour penser et communiquer :
  • les méthodes et outils pour apprendre ;
  • la formation de la personne et du citoyen ;
  • les systèmes naturels et les systèmes techniques ;
  • les représentations du monde et l’activité́ humaine ;

Mise en place du parcours professionnel carrières et rémunérations (PPCR) et du transfert prime-points.

Création de la classe exceptionnelle et des deux viviers.

2019 : refonte du lycée.

Loi Blanquer pour une école de la confiance : INSPÉ.

Elle remplace les ESPÉ par les Institut nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (INSPÉ) dans chaque académie et le réajustement des maquettes de formation des masters Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation (MEEF).

Les objectifs sont :

  • une formation plus homogène et plus efficace sur l’ensemble du territoire au sein de l’INSPÉ ;
  • une ouverture à l’international renforcée ;
  • l’affirmation d’un continuum de formation ;
  • le renforcement de la part du temps de formation assurée par des praticiens.

2021 : Réforme du Baccalauréat avec, entre autres, l’institution du Grand oral.

Démarrage de la nouvelle formation initiale.

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